Le cancer colorectal affecte l’appareil digestif et plus précisément le gros intestin. Il se développe, dans la majorité des cas, à partir de cellules tapissant le côlon ou le rectum.
Les traitements sont adaptés à chaque cas en fonction notamment du stade de la maladie, de l’emplacement de la tumeur et de l’état de santé général. Ils peuvent inclure de la chirurgie (ablation de la tumeur par résection intestinale avec ou sans stomie), de la chimiothérapie, de la radiothérapie (dans les cas du cancer du rectum), des thérapies ciblées ou de l’immunothérapie. Ces traitements peuvent occasionner des troubles alimentaires et un affaiblissement général pouvant conduire à modifier voire arrêter les traitements en cours. Aussi, il est important de signaler toute apparition de gêne auprès de l’équipe soignante afin d’adapter au mieux le régime alimentaire.
Le régime alimentaire doit faire l’objet d’attention particulière. L’objectif est de stabiliser le poids et de veiller à ce que l’apport nutritionnel soit équilibré tout en préservant le plaisir de manger.
Il n’y a pas d’aliments particulièrement contre-indiqués au cours du traitement. Une fois rétabli de la chirurgie, il sera possible de s’alimenter globalement de la même façon qu’avant l’intervention. Néanmoins, il est possible que certains aliments soient mal tolérés. Ils seront réintroduits progressivement dans le régime alimentaire au cours des mois suivants. Il est cependant judicieux d’éviter de consommer des aliments agissant directement sur le transit comme ceux contenant beaucoup de fibres ou encore des plats épicés. Enfin, il ne faut pas oublier de s’hydrater régulièrement en buvant au moins 1,5 litre d’eau par jour.
Les troubles alimentaires les plus fréquemment rapportés sont les suivants :
Caractérisée par la présence de selles molles et en volume plus abondantes, elle est souvent liée à une résection intestinale, à certains traitements de chimiothérapie et radiothérapie ou aux thérapies ciblées.
Elle peut être favorisée par la consommation de certains aliments épicés ou gras, de fruits ou légumes crus, d’aliments riches en fibres (céréales complètes, pruneau...), ou encore de boissons riches en caféine. Il faut alors privilégier les aliments riches en protéines mais pauvres en fibres (pâtes ou riz blancs, volaille et poisson). La diarrhée pouvant provoquer une perte de potassium, il faut favoriser la consommation d’aliments en contenant, comme la banane ou les pommes de terre.
Souvent rapportés comme une conséquence des traitements par chimiothérapie, les nausées et vomissements peuvent également survenir après une intervention chirurgicale. Pour limiter leur apparition, il est conseillé d'éviter les aliments ayant une odeur forte et faire 4 à 5 repas par jour, moins copieux. Des collations entre les repas permettent de réduire fortement l’apparition de nausées. Des traitements antinauséeux peuvent également être prescrits.
L’alimentation devant rester avant tout un plaisir, en cas de perte du goût, il est possible d’augmenter raisonnablement le sel ou le sucre ainsi que de parfumer les plats (le citron par exemple).
Fréquent à la suite d'une chirurgie, ce trouble se manifeste par la présence de selles dures et sèches difficiles à évacuer. La constipation est favorisée par une alimentation pauvre en fibres et une hydratation insuffisante. Aussi, il convient de consommer des aliments riches en fibres (fruits et légumes frais, pain complet…), des fruits secs, avoir une bonne hydratation et si possible garder une activité physique régulière.
Allier plaisir et apport énergétique est primordial dans la lutte contre la maladie. Toute perte de poids doit rapidement être signalée au cancérologue qui, dans le cadre de la prise en charge globale, demandera si besoin l’intervention d’un nutritionniste.
En cas de stomie (colostomie ou iléostomie), d’autres troubles peuvent également apparaître et être maîtrisés en adaptant son alimentation.
Elle peut être due à certains aliments peu ou pas digérés avant d’arriver à la colostomie ou l’iléostomie. Ceci concerne notamment certains fruits et légumes consommés avec leur peau (pommes…), des fruits contenant des graines (fraises, framboises, tomates…) qui doivent être temporairement évités.
Elles sont parfois embarrassantes. Elles peuvent être limitées en évitant de consommer certains aliments comme les œufs, certains légumes (brocolis, choux, oignons), les boissons gazeuses ou encore les édulcorants artificiels. En plus d’identifier et de limiter les aliments à l’origine de la gêne, il est conseillé de prendre ses repas à horaires réguliers en prenant le temps de bien mastiquer les aliments afin de favoriser leur digestion. Il est également possible d’installer une poche de colostomie avec un filtre limitant la propagation des odeurs et de la vider régulièrement.
Après un cancer colorectal, le régime alimentaire redevient sensiblement le même qu’avant la maladie.
D’une manière générale, une alimentation saine et équilibrée permet de prévenir les risques de rechute. Ainsi, il est important de varier les aliments en consommant régulièrement des fruits et légumes, de limiter la consommation de sel et de sucre ainsi que les aliments trop gras, notamment d’origine animale.
Il est également conseillé de bien s’hydrater en buvant 2 litres d’eau par jour et de limiter les boissons sucrées et alcoolisées.
L’ensemble de ces recommandations nutritionnelles ne relèvent plus de la maladie mais sont celles applicables à toute personne en bonne santé.
Des astuces culinaires peuvent contourner le problème. Réaliser des marinades permet de parfumer astucieusement la viande. Essayez différents types de viande afin d’identifier celles qui vous conviennent le mieux. Il est également possible de substituer la viande à d’autres sources de protéines comme le poisson, les légumineuses ou encore le tofu.
À priori aucune. Immédiatement après l’opération, une phase d’adaptation peut être nécessaire. Ensuite, le régime alimentaire redevient globalement identique à celui d’avant la maladie. On veillera néanmoins que celui-ci soit bien équilibré et varié. Certains aliments pourront éventuellement continuer à causer des troubles ; il faudra alors les éviter ou modérer leur consommation. En cas de diarrhée, il est conseillé de boire suffisamment d'eau pour éviter une déshydratation et de manger salé pour compenser les pertes en sodium. L'eau de Vichy peut être conseillée pour ces deux objectifs.
Occlusion intestinale : arrêt partiel ou total de l’activité intestinale au niveau de l’intestin grêle ou du côlon. Elle est souvent rencontrée après une intervention chirurgicale au niveau de l’intestin. On parle alors d’occlusion intestinale mécanique.
Résection intestinale : ablation chirurgicale au niveau de l’intestin, partielle ou totale, permettant d’enlever la tumeur. Dans le cas d’une résection du côlon, on parle de colectomie.
Stomie : ouverture chirurgicale, temporaire ou permanente, pratiquée au niveau du côlon ou du rectum (colostomie) ou de l’iléon (iléostomie) permettant le raccordement d’une poche pour l’évacuation des selles.
M-FR-00009051-2.0 - Établi en juillet 2024
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