Les grands types de traitements contre le cancer sont :
la chirurgie ;
la chimiothérapie ;
les thérapies ciblées ;
la radiothérapie ;
l’hormonothérapie ;
l’immunothérapie.
Tous ces traitements visent à supprimer les cellules cancéreuses. Ils agissent soit localement, c’est-à-dire uniquement sur les cellules cancéreuses ou sur les ganglions périphériques de l'organe atteint ; soit par voie générale grâce à la circulation sanguine, c'est-à-dire sur l’ensemble des cellules cancéreuses présentes dans l’organisme. Les thérapies ciblées sont sélectives et s’attaquent à une cible précise dans la cellule cancéreuse. La chirurgie et la radiothérapie sont des traitements dits locaux, la chimiothérapie et l’hormonothérapie des traitements dits généraux. Ces traitements peuvent être plus ou moins associés.
L’opération chirurgicale est la forme la plus ancienne de traitement des cancers. C’est encore aujourd’hui bien souvent le premier traitement qui est proposé aux personnes chez qui un cancer a été diagnostiqué. Elle est utilisée dans environ 80 % des cas, mais peut aussi, pour une meilleure efficacité, être réalisée dans un second temps, voire parfois même récusée.
Le principe : il est très simple ! Une fois la tumeur localisée, elle est retirée lors d'une opération.
L’objectif attendu : éliminer la tumeur et les éventuelles cellules cancéreuses présentes à proximité de celle-ci. Plus la tumeur est petite, plus les chances de succès sont importantes.
En pratique : l’intervention est pratiquée par un chirurgien de préférence ou un spécialiste de l’organe touché. Elle peut être réalisée sous anesthésie générale (le patient est complètement endormi) ou sous anesthésie locale (seule la zone d’intervention est insensibilisée) ; tout dépend de la localisation de la tumeur. Le type d’intervention et la technique utilisée par le chirurgien sont adaptés au cas par cas.
La chimiothérapie est un traitement reposant sur la prise de médicaments plus ou moins associés.
Le principe : administrer un ou plusieurs médicaments actifs contre les cellules cancéreuses. De nombreux médicaments anticancéreux (on dit aussi antitumoraux) ont été mis au point, notamment depuis les années 70. Ces médicaments agissent soit en détruisant les cellules cancéreuses, soit en arrêtant leur multiplication. Certains d’entre eux sont plus actifs contre un type de cancer plutôt que d’autres.
L’objectif : éliminer les cellules cancéreuses présentes dans l’organisme, où qu’elles se trouvent. Avant une opération chirurgicale, la chimiothérapie est dite néo-adjuvante et permet de réduire la taille d'une tumeur. Après chirurgie, elle est dite adjuvante et a pour but de diminuer les risques de récidive ou de traiter des localisations secondaires de la tumeur. Les chimiothérapies agissent sur l'ensemble du corps : c'est-à-dire qu'elles ne font pas la différence entre les cellules saines et les cellules cancéreuses. Cependant, certaines chimiothérapies peuvent être plus spécifiques d'un organe, comme par exemple la chimioembolisation utilisée en traitement du cancer du foie. Celle-ci combine la chimiothérapie classique avec des emboles. Ces derniers bloquent les vaisseaux sanguins, empêchant le sang d'alimenter la tumeur et forçant la chimiothérapie à s'attaquer uniquement aux cellules cancéreuses.
En pratique : la majorité des médicaments de chimiothérapie se présentent sous une forme liquide qui est injectée directement dans une veine. Ils sont ainsi administrés au
cours de perfusions par voie intraveineuse. Pour faciliter les perfusions, il est fréquent de recourir à un cathéter ou à une chambre implantable. Il s'agit d'un dispositif implanté sous la peau au cours d’une petite intervention chirurgicale. Il est muni d’un tuyau qui est directement relié à une veine ou, dans le cas d'une chambre implantable, à un petit boitier. Ces dispositifs médicaux visent à améliorer le confort du patient car il évite les piqûres répétées dans les veines du bras lors de chaque cure. Il existe aussi des médicaments de chimiothérapie qui se prennent par voie orale (par la bouche). Dans certains cas, la chimiothérapie peut aussi être administrée en intra-musculaire ou directement dans la tumeur ou dans une cavité de l’organisme où les cellules cancéreuses se sont développées. Le traitement par chimiothérapie peut comprendre un seul ou plusieurs médicaments. Le choix du ou des médicaments dépend notamment de la localisation du cancer, du stade de la maladie et de l’état général de la personne. Le traitement est administré au cours de cycles (ou cures) sur un ou plusieurs jours. Lorsque la chimiothérapie est administrée par voie intraveineuse, il est généralement nécessaire de se rendre à l’hôpital pour les perfusions. Les médicaments de chimiothérapie par voie orale se prennent en revanche à domicile. Après chaque cycle, une période de repos est prévue, ce qui permet à l’organisme de récupérer. La chimiothérapie peut s'accompagner d'effets indésirables connus. Leur intensité peut varier mais leur prise en charge est bien définie. Des consultations régulières permettent au médecin cancérologue de contrôler l’efficacité du traitement et de s’assurer que le patient le supporte aussi bien que possible. La durée du traitement par chimiothérapie dépend de son efficacité et de sa tolérance. Elle est habituellement de plusieurs mois.
Dans les années 2000, les premières thérapies ciblées se développent grâce à la recherche qui apporte une connaissance approfondie du fonctionnement de la cellule cancéreuse. En effet, on a découvert qu'il existait plusieurs formes, plusieurs sous-types d’une même maladie possédant chacun leur propre « signature moléculaire ». De plus, les individus sont différents les uns des autres sur le plan biologique. Ces nouvelles thérapies dites « ciblées » permettent, dans certains cas, de parvenir à une médecine personnalisée qui consiste à choisir le traitement le plus adapté en fonction du profil biologique du patient et des caractéristiques moléculaires de sa maladie.
La radiothérapie est un traitement fréquemment employé dans la prise en charge des cancers. Plus de la moitié des personnes atteintes d’un cancer reçoivent ce type de traitement.
Le principe : il consiste à exposer les cellules cancéreuses à des rayons. Cette exposition provoque une transformation des cellules qui perdent alors leur faculté à se multiplier. Seule la zone où se trouve la tumeur est exposée aux rayons afin d’éviter au maximum que des cellules saines ne soient elles aussi touchées.
L’objectif : là encore, il s’agit d’éliminer le plus possible de cellules cancéreuses. Comme la chimiothérapie, la radiothérapie peut être réalisée avant ou après une intervention chirurgicale. Dans le premier cas, le but est de diminuer la taille de la tumeur afin d'augmenter les chances de la retirer en totalité au cours de l'opération. Dans le second cas, l’objectif est de détruire les éventuelles cellules cancéreuses restantes et ainsi de réduire les risques de récidives.
En pratique : le plus souvent, la radiothérapie est externe ; les rayons sont émis par un appareil pendant que le patient est allongé, sans bouger, sur une table. Les séances durent quelques minutes et sont répétées sur plusieurs jours, pendant quelques semaines. Au préalable, la zone exposée a été soigneusement délimitée pour cibler spécifiquement la tumeur. Il existe une autre forme de radiothérapie dite interne. Dans ce cas, les rayons sont émis par un implant placé (au cours d’une intervention chirurgicale) à proximité de la tumeur. Pour les cancers du foie, il est possible de réaliser une radioembolisation. Cette technique de radiothérapie interne permet de cibler les lésions cancéreuses grâce à des microsphères radioactives injectées dans les artères à l'origine de la vascularisation des tumeurs du foie.Le type et la quantité de rayons prescrits par le médecin ainsi que le nombre de séances sont notamment déterminés en fonction du type de cancer, de la taille de la tumeur et de sa localisation. La radiothérapie peut aussi être associée à de la chimiothérapie.
Ce traitement repose, comme pour la chimiothérapie, sur la prise de médicaments.
Le principe : certains cancers sont sensibles à l’action d’hormones naturellement produites par l’organisme. C’est fréquemment le cas pour les cancers du sein et de la prostate, par exemple. Les cellules cancéreuses ont tendance à se multiplier plus vite en présence de ces hormones. L'hormonothérapie doit permettre de bloquer la production ou l’activité de ces hormones.
L’objectif : contrairement aux autres formes de traitement des cancers, l’hormonothérapie ne vise pas à détruire directement les cellules cancéreuses. Il s’agit de prescrire des médicaments qui soit bloquent la production hormonale, soit s’opposent à son action. Cela permet ainsi de réduire la croissance des cellules cancéreuses.
En pratique : le cancer doit être sensible aux hormones (on dit alors qu’il est hormono-sensible). C’est le cas si les cellules cancéreuses possèdent à leur surface des récepteurs spécifiques à ces hormones. L’étude de la tumeur permet de le déterminer. Si tel est le cas, il existe deux types de traitements : médicamenteux (pris par voie orale ou en injection intramusculaire ou sous-cutanée) et, plus rares, non médicamenteux (chirurgie ou radiothérapie).
Le type de médicament, la dose prescrite et la durée du traitement sont adaptés à chaque situation.
Il s’agit d’un traitement qui vise à stimuler les propres défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Il en existe plusieurs types :
les inhibiteurs de points de contrôle (comme les anti-PD-1, les anti-PD-L1 et les anti-CTLA-4) : leur rôle est de stopper les « freins de l’immunité » et ainsi relancer le système immunitaire pour qu'il puisse combattre plus efficacement les cellules cancéreuses ;
les cellules CAR-T (Chimeric Antigen Receptor-T) : ce sont des lymphocytes T (cellules immunitaires) qui sont prélevés directement dans le corps du patient. Ils sont génétiquement modifiés en laboratoire afin d'exprimer, à leur surface, un récepteur spécifique capable de reconnaître et de tuer les cellules cancéreuses.
M-FR-00009017-2.0 - Établi en juillet 2024
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