Les sécheresses buccales sont un des effets indésirables fréquents de la chimiothérapie. C’est également une réaction que l’on observe avec la radiothérapie, notamment lorsque les rayons concernent une zone proche de la gorge ou du cou. Il existe plusieurs types de troubles, tels qu’une sensation de bouche sèche parfois aggravée avec une infection fongique (mycose liée à des champignons) ou virale, une altération ou une modification du goût. L’un de ces troubles les plus courants est la mucite, c’est-à-dire une inflammation des muqueuses qui tapissent la cavité buccale. Celle-ci peut conduire à la survenue d’ulcérations (aphtes). Une mucite peut également toucher l’œsophage et s’apparenter à un mal de gorge.
La gêne occasionnée et les douleurs induites par ces ulcérations peuvent conduire à moins s’alimenter et par conséquent entraîner une perte de poids et une dénutrition. Enfin, en cas de mucite importante, les médecins peuvent être amenés à réduire les doses de la chimiothérapie, voire à devoir stopper temporairement le traitement.
Les mucites sont directement dues à l’activité de certaines molécules de chimiothérapie et de la radiothérapie. L’action cytotoxique (c’est-à-dire dirigée contre les cellules) des médicaments utilisés pour la chimiothérapie et des rayons de la radiothérapie s’exerce principalement contre les cellules qui se divisent rapidement. C’est le cas des cellules cancéreuses mais aussi des cellules « saines » de l’organisme et en particulier des cellules épithéliales. Ces dernières recouvrent notamment les parois de la cavité buccale. La chimiothérapie et la radiothérapie induisent une modification dans le renouvellement de ces cellules, ce qui contribue à altérer l’intégrité des muqueuses de la bouche.
Parallèlement, les médicaments et les rayons dans cette zone peuvent provoquer une inflammation au niveau des muqueuses, phénomène qui accentue la survenue des lésions. Elles peuvent apparaître au cours de la première semaine de traitement. Elles se résorbent ensuite progressivement dans les jours ou semaines qui suivent, avec un risque de réapparition à la poursuite du traitement (au cours d’un nouveau cycle de chimiothérapie par exemple).
Les mucites sont plus fréquentes avec certains médicaments qu’avec d’autres. Le risque de survenue de cet effet indésirable dépend donc de la chimiothérapie proposée, des doses administrées mais aussi de la durée du traitement. Ainsi, la fréquence des mucites est plus élevée en cas d’administration d’une chimiothérapie à fortes doses. Il existe également des facteurs de risque individuel de survenue d’une mucite. Celles-ci sont ainsi plus fréquentes chez les enfants et les personnes âgées de plus de 50 ans. Il est également probable que des facteurs génétiques prédisposent plus ou moins à la survenue de cet effet indésirable. Par ailleurs, il a été montré qu’une mauvaise hygiène dentaire avant et pendant le traitement peut contribuer à l’apparition d’une mucite. Enfin, le fait de ne pas fumer, ou d’arrêter pendant le traitement, contribue à diminuer la fréquence et la sévérité de cet effet indésirable.
À titre préventif, il est souvent recommandé de sucer des glaçons pendant une demi-heure à une heure lors des perfusions de chimiothérapie. Le froid a un effet vasoconstricteur, ce qui limite l’exposition des muqueuses de la bouche aux médicaments au moment où les concentrations sont les plus élevées.
À l'apparition des symptômes, différents traitements des mucites peuvent être proposés, parmi lesquels des antidouleurs et des bains de bouche. Le type de traitement prescrit sera adapté à la sévérité de la mucite. Si la prise en charge des mucites connait des avancées, notamment avec la mise au point du laser de basse énergie, le traitement de ce symptôme repose encore principalement sur la prévention.
La prévention des mucites repose également sur une bonne hygiène dentaire et de la bouche. Il est ainsi conseillé de consulter un dentiste avant de débuter une chimiothérapie ou une radiothérapie afin de soigner tout trouble dentaire éventuellement présent.
Un brossage des dents après chaque repas et avant le coucher est également recommandé. Il est préférable d’utiliser une brosse à dents souple et de la changer tous les mois. Un rinçage de la bouche, avant et après les repas, est également préconisé. Il est conseillé de se rincer la bouche avec de l’eau ou avec une solution à base de bicarbonate. En revanche, il faut éviter les bains de bouche contenant de l’alcool qui risquent d’accentuer les douleurs.
En cas de survenue d’une mucite, diverses mesures alimentaires sont recommandées afin de limiter l’inconfort et les douleurs provoquées par les ulcérations :
bien s'hydrater (boire au moins 2 litres d'eau par jour) ;
les aliments durs ou croquants, tels que les noisettes ou les chips, sont déconseillés. Il est au contraire recommandé de consommer des aliments (viandes, légumes, fruits) finement hachés, moelleux ou mixés ;
il est important d'agrémenter les plats de produits riches en protéines. Cela peut se faire avec des compléments alimentaires que le médecin peut prescrire ou encore du lait en poudre, de la crème, des œufs. Manger des aliments lisses, comme des laitages ou des milk-shakes, riches et faciles à avaler ;
prendre des repas légers et fréquents plutôt que des repas importants ;
les aliments doivent être légèrement chauds ou à température ambiante. Il est préférable d’éviter les plats et les boissons brûlants ;
les aliments acides tels que les tomates, le raisin, les pommes sont à éviter. C’est le cas également des épices, de l’alcool et du tabac ;
l’utilisation d’une paille permet d’éviter que les boissons entrent en contact direct avec les muqueuses lésées ;
des bains de bouche antalgiques ou un anesthésique local peuvent être utilisés avant et après les repas pour soulager la douleur si le médecin le conseille ;
sucer des glaçons pendant les perfusions est susceptible de diminuer le risque de survenue des mucites.
Les mucites sont un des effets indésirables de la chimiothérapie et de la radiothérapie locale. Elles sont liées à une altération du renouvellement des muqueuses de la bouche, ce qui provoque la survenue d’ulcérations pouvant être douloureuses et gêner l’alimentation.
Une prise en charge thérapeutique pourra être envisagée par le médecin selon les symptômes et la sévérité de la mucite. Le fait de sucer des glaçons pendant les perfusions de chimiothérapie est susceptible de réduire le risque de mucites.
Une bonne hygiène dentaire est indispensable pour limiter la survenue des mucites. Il est recommandé de se brosser les dents et de se rincer la bouche après chaque repas.
En cas d’ulcérations présentes dans la bouche, il est préférable d’éviter les aliments trop chauds, durs ou croquants, acides ou épicés, ainsi que l’alcool et le tabac afin de limiter les douleurs.
Anesthésique local : produit utilisé pour endormir une partie du corps du patient.
Antalgique : se dit d’une substance destinée à calmer la douleur.
Mucite : irritation des muqueuses, membranes qui tapissent les cavités de l’organisme. Une mucite de la bouche est parfois douloureuse, mais temporaire.
Mycose : affection provoquée par des champignons microscopiques. Les mycoses peuvent atteindre la peau, les orteils, les ongles, le cuir chevelu, ainsi que le cœur, le foie, l’estomac, l’utérus, etc.
Ulcération : plaie parfois profonde, qui ne cicatrise pas facilement.
M-FR-00009118-2.0 - Établi en juillet 2024
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