Près de 60 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont estimés en France en 2018. Le risque de cancer de la prostate est accru en cas d’antécédents familiaux multiples (c'est-à-dire au moins 3 proches touchés ou en cas de diagnostic de cancer de la prostate chez 2 parents avant l'âge de 55 ans). La présence d'un adénome, une tumeur bénigne de la prostate, n'est pas un facteur de risque de cancer de la prostate.
Les autorités sanitaires ne recommandent pas de dépistage systématique du cancer de la prostate par le dosage du PSA. À l’heure actuelle, il n’existe pas de preuves qu’un dépistage permettrait de réduire la mortalité liée à ce cancer. Cependant, un dépistage individuel par un dosage du PSA ou un toucher rectal peut être réalisé si votre médecin traitant le juge nécessaire.
Il est fréquent que le cancer de la prostate n’occasionne pas de signe physique, surtout au début, car il se développe généralement en périphérie de la prostate et ne gêne donc pas le passage de l’urine à travers l’urètre. Sa découverte est donc parfois totalement fortuite à l’occasion d’un bilan de santé par exemple.
Lorsque la tumeur vient à comprimer l’urètre, des symptômes tels qu’une difficulté à uriner, un besoin de pousser, des envies fréquentes d’aller uriner, ou des douleurs en urinant peuvent survenir. Mais ces signes traduisent autant la présence d’un simple adénome bénin que la présence d’un cancer.
En cas de suspicion de cancer de la prostate, le médecin effectue toujours en premier lieu un toucher rectal visant à palper la prostate et détecter d’éventuelles irrégularités ou une consistance modifiée.
On effectue aussi une prise de sang pour connaître le taux de PSA qui est un marqueur de pathologie prostatique.
Si ce taux est élevé ou de progression rapide, on peut supposer qu'il s'agisse d'un cancer de la prostate. Mais il peut aussi être dû à diverses autres raisons : un toucher rectal ou un rapport sexuel récents, un adénome prostatique ou encore une prostatite. À l’inverse, un taux de PSA normal n’exclut pas la présence d’un cancer.
Afin de confirmer le diagnostic, une échographie transrectale est alors effectuée sous anesthésie locale dans le but de réaliser des biopsies de la prostate (à l’aide d’une aiguille). Si nécessaire, des examens comme un scanner, une IRM ou une scintigraphie osseuse peuvent être ensuite pratiqués pour confirmer ou non une éventuelle extension de la maladie.
Dans certains cas, aucun traitement n’est envisagé dans un premier temps, et une simple surveillance régulière est mise en place du fait de l’évolution lente de la maladie. Dans les autres cas, un ou plusieurs traitements du cancer de la prostate combinés peuvent être envisagés, toujours en fonction de chaque situation.
Le traitement est toujours adapté à l’état de santé général, à l’âge et aux degrés d’extension et d’agressivité des cellules cancéreuses (score de Gleason). Selon les cas, les traitements proposés peuvent avoir pour objectif :
de réduire ou détruire la tumeur et / ou ses métastases ;
de contenir l’évolution de la maladie ;
de traiter les symptômes afin de vous assurer la meilleure qualité de vie possible.
Les différents traitements utilisés dans le cancer de la prostate comprennent :
la chirurgie ;
la radiothérapie ;
l’hormonothérapie ;
et plus rarement la chimiothérapie.
Certains centres proposent également de nouvelles techniques comme le traitement par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) ou la cryothérapie. En cas de métastases on a fréquemment recours à un traitement par hormonothérapie, ou à une chimiothérapie.
La chirurgie consiste en une ablation totale de la prostate. Il peut s’agir d’une chirurgie classique sous anesthésie générale ou péridurale, ou encore d’une intervention par cœlioscopie ou endoscopie. La chirurgie occasionne fréquemment des effets secondaires spécifiques de toute chirurgie et de la prostectomie : le risque de trouble de l’érection en particulier est relativement important. Il est lié à une lésion des nerfs qui contrôlent l’érection. Une incontinence urinaire peut également apparaître après l’intervention mais ces fuites urinaires sont souvent transitoires et disparaissent habituellement quelques semaines après l’intervention.
La radiothérapie peut s’effectuer par voie externe à travers la peau, ou par voie interne. On parle alors de curiethérapie. Celle-ci consiste en une implantation de petits grains radioactifs dans la prostate. La radiothérapie externe peut entraîner des effets indésirables immédiats comme les troubles urinaires, un risque d’inflammation du rectum et des troubles intestinaux ainsi que de la fatigue. Des effets indésirables tardifs tels que des troubles de l’érection peuvent survenir 12 à 18 mois après le traitement. La curiethérapie entraîne parfois quant à elle des infections urinaires, des dérangements rectaux et des troubles de l'érection. Si ces effets secondaires disparaissent généralement à court terme, il est aussi possible qu'ils durent longtemps.
Le traitement par ultrasons concerne les hommes de plus de 70 ans chez lesquels on détecte un cancer localisé et peu agressif. Les ultrasons administrés au niveau de la prostate ont pour but de provoquer une nécrose de la tumeur. Cette technique a l'avantage d’entraîner moins d'effets indésirables qu'une chirurgie.
Le suivi ultérieur comportera des consultations médicales et des dosages réguliers du PSA afin de détecter une éventuelle récidive. Le rythme du suivi sera évalué par le médecin en fonction de chaque patient. Si une récidive est suspectée, d’autres examens comme des biopsies, un scanner, une IRM ou une scintigraphie pourront à nouveau être réalisés.
Adénome (ou hypertrophie bénigne de la prostate) : augmentation du volume de la prostate, le plus souvent liée à l’âge, et pouvant entraîner des difficultés à uriner.
Biopsie : prélèvement d'un petit morceau de tissu afin de l’examiner au microscope.
Cœlioscopie : exploration d’une cavité de l’organisme à l’aide d’un appareil appelé endoscope. Une opération sous cœlioscopie consiste à réaliser quelques petites incisions pour introduire les instruments chirurgicaux et un endoscope relié à un écran extérieur.
Cryothérapie : traitement local qui détruit les cellules cancéreuses par un froid intense. Guidé par une échographie, le médecin insère des aiguilles dans la prostate et au travers de la peau afin de congeler la tumeur entre - 40° à - 60°C. Sous l’action du froid, les cellules cancéreuses meurent.
Endoscopie : manipulation réalisée à l’aide d’un instrument composé d’un tube muni d’un système optique et parfois associé à des instruments chirurgicaux.
Hormonothérapie : traitement anticancéreux qui vise à réduire ou à empêcher l’activité ou la production d’une hormone susceptible de stimuler la croissance d’une tumeur cancéreuse.
IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : technique d’examen qui consiste à créer des images précises d’une partie du corps, grâce à des ondes (comme les ondes radio) et un champ magnétique. L’injection d’un produit de contraste pendant l’examen permet d'améliorer la qualité de l’image.
Prostatite : inflammation de la prostate.
PSA (abréviation de l’anglais Prostatic Specific Antigen) : substance libérée dans le sang par la prostate. Une prise de sang permet de déterminer sa concentration qui se mesure en nanogrammes par millilitre (ng/mL).
Scanner : examen qui permet d’obtenir des images du corps en coupes fines au moyen de rayons X.
Scintigraphie osseuse : examen indolore qui permet d'obtenir des images du squelette. Cette technique d’imagerie utilise des produits faiblement radioactifs non toxiques qui, une fois injectés, se fixent sur les os. Une scintigraphie osseuse permet de contrôler l’absence ou la présence de cellules cancéreuses au niveau des os.
Urètre :canal qui part de la vessie et qui permet d’évacuer l’urine.
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