Le type de maladie, le stress, la fatigue, la douleur ou les effets indésirables des traitements peuvent retentir sur votre appétit. Voici des conseils pour vous aider à vous alimenter le mieux possible.
Bien s’alimenter est essentiel quand on a un cancer. Pour lutter contre la maladie, votre corps a besoin d’énergie et c’est en mangeant que vous lui fournissez cette énergie. Il peut cependant arriver que vous perdiez de l’appétit ou que vous éprouviez du dégoût à l’idée de manger. Dans ce cas, de simples mesures peuvent vous aider.
Un cancer ou ses traitements peuvent affecter le goût de la nourriture et vous pouvez avoir des difficultés à manger. Ne pas s’alimenter risque d’affaiblir le système immunitaire. Voici quelques conseils pour continuer à vous alimenter :
fractionnez vos repas. Prenez plusieurs petits repas au cours de la journée ainsi que des collations. Ne prêtez pas attention à l’heure, mangez dès que vous ressentez une sensation de faim ;
conservez vos aliments favoris à portée de main et mangez-en dès que vous en avez envie ;
pour éviter de trop maigrir, essayez d’enrichir vos préparations. Par exemple, ajoutez du lait ou de la crème dans les potages, les purées, les entremets, augmentez la quantité d’œufs préconisés dans les recettes, mettez du fromage râpé avec les féculents et les légumes verts ;
grignotez des fruits secs dans la journée ;
évitez de boire des liquides quand vous mangez. Ils vous donneront l’impression d’être rassasié trop rapidement ;
entre deux prises alimentaires, buvez des boissons nutritives (jus de fruit, sirops, milkshakes, etc.) et pas uniquement de l’eau, du thé ou du café ;
essayez de créer une ambiance favorable quand vous vous mettez à table. Une table bien dressée, de la musique, un bouquet de fleurs, par exemple, vous inciteront à davantage profiter de votre repas ;
lorsque cela vous est possible, invitez des amis ou rendez-leur visite pour déjeuner ou dîner. Une atmosphère conviviale favorise l’appétit.
Il peut arriver, notamment lorsqu’on prend un traitement anticancéreux, que notre goût change temporairement. Par exemple, certains aliments peuvent avoir un goût métallique ou amer, ou vous donner l’impression d’être trop salés ou à l’inverse trop sucrés. Il importe dans ce cas d’identifier le ou les aliments concernés et de les remplacer par d’autres qui ont la même valeur nutritive.
En cas de goût métallique ou amer : remplacez la viande rouge par de la viande blanche, de la volaille, des œufs ou du poisson ; les légumes verts par des féculents (pâtes, riz, pommes de terre) ; les fruits crus par des compotes ou des fruits cuits.
En cas de goût trop salé : évitez les aliments qui contiennent beaucoup de sel tels que la charcuterie, le fromage et les plats industriels.
En cas de goût trop sucré : mangez des légumes plutôt que des fruits. Privilégiez les aliments et les boissons sans sucre ou diluez-les avec de l'eau ou de la glace.
Il peut arriver qu'avec la maladie, l’odeur des aliments vous incommode et que faire la cuisine soit compliqué. Choisissez les aliments qui vous font le plus envie et permettez qu’on vous aide pour les préparations.
Si cela vous est possible, demandez à une autre personne de préparer les repas et éloignez-vous de la cuisine.
Évitez les aliments qui dégagent naturellement une odeur forte tels que le poisson, les œufs, les différents types de chou et l’oignon.
Évitez les modes de cuisson qui s’accompagnent d’odeurs tenaces comme les grillades et les fritures.
Réchauffez les plats à basse température afin qu’ils dégagent moins d’odeur.
Privilégiez les plats froids ou à température ambiante tels que les salades et les sandwichs.
Afin d’éviter les nausées dues au traitement de la maladie, il est recommandé de manger régulièrement en petite quantité. Cela limitera les sensations nauséeuses.
Espacez vos repas des séances de traitements et évitez de manger à l'heure où les nausées surviennent habituellement.
Tentez de déterminer à quels moments de la journée vous supportez le mieux les aliments et profitez-en pour manger.
Faites de petits repas.
Préférez les plats froids.
Rincez-vous régulièrement la bouche à l'eau froide ou l'eau gazéifiée.
Mangez lentement en mastiquant bien.
Détendez-vous après avoir mangé mais évitez de vous coucher immédiatement après un repas. Asseyez-vous ou surélevez votre tête si vous avez besoin de vous allonger.
Les papilles sont souvent mises à rude épreuve par les traitements anticancéreux qui entraînent des modifications dans la perception des goûts ; les plats peuvent paraître fades, amers ou trop salés. Il est alors difficile de garder un bon appétit. Aussi, savoir parfumer ses plats permet de retrouver ou de découvrir de nouvelles saveurs et de conserver une bonne alimentation.
Relevez vos plats avec des épices (piment d'Espelette, curry, curcuma, paprika, etc.).
Parfumez vos repas avec des aromates (oignon, ail, échalote, ciboulette, persil, gingembre, basilic, etc.).
Ajoutez des fruits secs pour varier les goûts et les parfums (sésame, raisins secs, noix, etc.).
N'hésitez pas à ajouter des sucres naturels dans vos plats, desserts ou boissons (citron, miel, etc.).
Variez les huiles végétales et utilisez différents vinaigres pour vos salades.
Fiche réalisée en collaboration avec Delphine Bourlier, diététicienne-nutritionniste.
« Auprès de qui puis-je prendre des conseils pour m’aider à surmonter mes problèmes d’appétit ? »
Votre médecin est tout à fait en mesure de vous conseiller. Il peut également vous prescrire des médicaments contre certains problèmes, en particulier les nausées. Si vous souhaitez un conseil plus spécialisé sur la nutrition, il vous est également possible de consulter un diététicien. Dans les centres de soins prenant en charge les personnes atteintes d'un cancer, il existe généralement un service ou des consultations de diététique réalisées par ce professionnel de santé. Il établira des recommandations personnalisées pour que vous parveniez à mieux vous nourrir et, si nécessaire, vous prescrira des compléments alimentaires. Il s’agit de boissons ou de plats préparés enrichis pour vous aider à conserver un bon statut nutritionnel.
Il est essentiel de conserver une alimentation la plus équilibrée possible pour mieux lutter contre la maladie.
Prendre plusieurs petits repas et des collations tout au long de la journée peut permettre de surmonter une perte d’appétit ou un dégoût. Dans tous les cas, il faut essayer de faire en sorte que manger reste un plaisir et respecter vos envies.
Consulter un diététicien peut vous aider à adapter votre alimentation.
M-FR-00009125-2.0 - Établi en janvier 2025